Procès de la Discrimination, le 12 février à Dax
Voir la vidéo : Procès de La DISCRIMINATION à DAX le 12 02 2018
Rond point du Kiwi, Peyrehorade, 14 novembre 2016 |
Le 12
février, au tribunal de grande instance de Dax, à 14h00 aura lieu un procès
pour : « discrimination à l’origine, l’ethnie ou la nationalité –
refus d’un bien ou d’un service dans un lieu accueillant du public ou pour en
interdire l’accès »…
La
question des saisonniers du Kiwi de Peyrehorade,
c’est avant tout la confrontation d’un territoire avec la mondialisation néolibérale, c’était le sens de l’émouvante intervention d’un saisonnier espagnol à l’entrevue du 4 novembre dernier à Peyrehorade. Qualifiée de « cri du cœur »par la journaliste de Sud ouest (6 nov 2017), celle-ci, faisant état des corps s’échouant sur les côtes européennes de son Pays, a suspendu le temps dans l’auditoire expliquant ces longs cheminements qui passent sous les ponts du Pays d’Orthe.
c’est avant tout la confrontation d’un territoire avec la mondialisation néolibérale, c’était le sens de l’émouvante intervention d’un saisonnier espagnol à l’entrevue du 4 novembre dernier à Peyrehorade. Qualifiée de « cri du cœur »par la journaliste de Sud ouest (6 nov 2017), celle-ci, faisant état des corps s’échouant sur les côtes européennes de son Pays, a suspendu le temps dans l’auditoire expliquant ces longs cheminements qui passent sous les ponts du Pays d’Orthe.
Ce
cri, n’a pourtant rien d’un effet de langage soumis à l’analyse des Habitants
de Logement Ephémères ou mobiles de l’association Halem :
"La "vulnérabilité de masse" se
développe. Depuis trente ans, le plein emploi a fui, tandis que s'imposaient un
chômage élevé, le développement d'un salariat précaire aux temps morcelés et la
nécessité de se déplacer pour suivre l'emploi ». «Le manque de visibilité
sur leurs moyens d'existence pousse un nombre croissant de personnes seules, de
familles, de collectifs à se loger à moindre coût. Selon leur choix politique,
leur parcours personnel, leur héritage culturel, ou la cruelle nécessité, les
gens sont conduits à faire l'expérience d'habiter autrement, ils se
"re-déterminent", se repositionnent sur l'échiquier spatial d'une
nouvelle lutte des classes.
" La ville contemporaine est la descendante
directe d'une vision du XIXème siècle, hygiéniste, policière, normative. Nous
vivons toujours sous le signe des grands travaux et du quadrillage de l'espace
et des individus. Ces politiques ont le double effet de produire tout en le
marginalisant un mode de vie différent, un mode de
ville autre. Aussi étrangères l'une à l'autre que l'huile et l'eau,
ces deux façons d'habiter ne sont pas solubles.
Ce cri, pour qui sait écouter, c’est l’écho lointain des recommandations du « Rapport
de la Rapporteuse spéciale sur le logement convenable en tant qu’élément du
droit à un niveau de vie suffisant ainsi que sur le droit à la
non-discrimination à cet égard » pour la 34 éme session du
Conseil des Droits de l’Homme de l’Assemblée Générale de L’ONU ? Dans ce
réquisitoire sans appel des politiques néolibérales de financiarisation du
logement, la Rapporteuse spéciale affirme :
« Les
obligations des Etats en matière de Droits de l’Homme sont généralement
réparties en trois catégories, à savoir respecter, défendre et mettre en œuvre. Les
Etats doivent respecter le droit au logement en s’abstenant de prendre des
mesures qui y porterait atteinte, défendre le droit au logement des personnes
et des communautés contre les violations par des tiers et mettre
en œuvre le droit à un logement suffisant au maximum de leurs ressources
disponibles, en vue d’assurer progressivement le plein exercice de
ce droit par tous les moyens appropriés, y compris en particulier l’adoption de
mesures législatives » (Titre II, paragraphe 13, avec renvoi vers le
paragraphe 1 de l’article 2 du Pacte International relatif aux droits
économiques, sociaux et culturel).
C’est bien face à ce(s) Défi(s), que sont aujourd’hui confrontés, tant les
producteurs agricoles que les collectivités, jusqu’au consommateur, par
ailleurs, déjà sensible aux questions environnementales et, vivant désormais
sous le spectre du réchauffement climatique…
Il est Heureux de constater que répondant à un premier cri des associations
l’an passé, la majorité des acteurs mobilisés autour de la communauté des
communes du Pays d’Orthe et des Arrigants se sont réjoui de prendre leur part
aux améliorations, certes insuffisantes, apportées cette année par l’ouverture
de deux aires d’accueil. Sur le terrain, par ailleurs, on a pu observer une
réelle considération des travailleurs saisonniers, de la dureté leur travail,
allant pour certains agriculteurs jusqu’à prendre en compte la nécessité de
« lieux de détente », ce qui est un sujet en soi dans ce milieu des
«Teufs». L’engagement d’une coopération à venir avec les associations et
saisonniers resteront le gage de l’optimisation de ces « bonnes
pratiques ».
Car dans ce coin de la Gascogne, on est loin des abus dénoncés (par la
Confédération Paysanne en particulier) dans d’autres régions, où le recours aux
« travailleurs détachés » livre une main d’œuvre en quasi-servitude à
des exploitations (c’est le cas de le dire) peu regardantes sur les Droits
Fondamentaux. Et, sur les côtes européennes de l’Andalousie, les plus avides
ont bien compris le profit qu’ils pouvaient retirer en développant un véritable
« intérim de l’esclavagisme », instaurant le « dumping
social » le plus sauvage. Sans papiers, miséreux de toute sorte sont ainsi
transportés, « jouissant » d’un permis spécial lié au « contrat
de travail », jusqu'au lieu de production, une « propriété
privée » de laquelle ils ne sortiront pas, asservis à des conditions de
travail et d’hébergement qu'on aimerait d’un autre âge.
Et, là encore, il convient de citer la rapporteuse de l’ONU qui pointe du
doigt : « l’absence de réels dispositifs de surveillance du
respect des Droits de l’Homme et d’application du principe de
responsabilité en matière de droits de l’homme à cet égard est
également un signe que les gouvernements, les organes internationaux et
nationaux chargés des droits de l’homme, les tribunaux nationaux, les juristes
et les avocats sous-estiment le rôle que le droit national, régional et
interrégional des droits de l’homme peut jouer pour ce qui est de
règlementer les activités des acteurs financiers et de faire en sorte que les
systèmes financiers contribuent à la réalisation du droit au logement ».
Le 21ème critère
de discrimination, pour «précarité sociale», a été adopté par les
parlementaires depuis juin 2016, le 12 février à Dax, élevons le débat,
saisissons nous du procès de la Discrimination pour faire un état des Droits, à
la lumière des arrêts du Conseil D’Etat ou de la CEDH, de l’avis du Défenseur
des Droits (oct. 2017), du rapport de la Commission Nationale Consultative des
Droits de L’Homme (juin 2017).
A l’heure ou partout
en Europe s’élèvent les bras de la « Coalition européenne d'action pour le
droit au logement et à la ville », le 12 février à Dax, élevons le débat,
avec les associations de défense des Droits saisissons l’occasion du procès de
la Discrimination pour crier ces avancées sociétales, afin que tout un chacun
s’en empare pour leur application effective, celles et ceux qui savent qu’il
n’y a pas de Paix sans Justice et donnent au quotidien, partout sur la planète
du sens à la Fraternité.
Et,
restons plus que jamais mobilisées,
. pour
l’amélioration des conditions d’accueil des travailleurs saisonniers dans le
Sud-ouest ;
. contre les
propositions et projets de lois scélérates à l’étude, visant à exonérer l’Etat
et les collectivités de leurs obligations en matière d’aires d’accueil pour les
résidents d’habitats mobiles, dont les saisonniers font aussi partie ;
. par l’application des directives
européennes pour le contrôle technique des véhicules, mesures attentatoires aux
droits fondamentaux qui vont priver, de facto, un très large public déjà très
précarisé à la fois de son logement et de sa liberté de circulation.
Avec
la participation de Mr Gurême Raymond, interné par
le gouvernement de Vichy en 1940 avec presque tous les nomades du territoire
français, il a échappé à la déportation grâce à son évasion, puis, participé
activement à la résistance. Auteur du livre «Interdit aux nomades».
Voir la vidéo Coalition Européenne d'Action pour le Droit au logement et à la Ville :
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