Mobilisation au mois d'Aout 2009 pour l'accueil de jour à l'année. |
La fermeture de l’accueil de jour par l’association « La Source », sans préavis, à la veille de la période hivernale et, en pleine période d’urgence sanitaire, n’est pas sans soulever de nombreuses interrogations. Les raisons financières évoquées dans le journal Sud-Ouest du 9 octobre* ne sont pas très convaincantes, d’autant que la structure doit rouvrir avec la Croix Rouge en décembre.
Dax serait-elle en dehors du territoire ?
A l’encontre du simple bon sens, cette annonce en plein regain de pandémie, va aussi à l’inverse des instructions pour la campagne hivernale transmises par Emmanuelle Wargon, Ministre du Logement, à tous les Préfets de régions, de Départements et autres Directeurs Régionaux. La circulaire du 17 octobre (en annexe) précise : « Les accueils de jour constituent, avec les maraudes, les deux dispositifs essentiels d’aller-vers. Ils devront être renforcés dès à présent, ainsi que les haltes de nuit et accueils de nuits**. 4 millions d’euros seront dédiés au renforcement des accueils de nuit en 2021, en plus des 4 millions d’euros déjà délégués sur le budget 2020 ». Que dire de la baisse drastique du financement de l’Etat, de 160 000 à 50 000 euros, si l’on se fie au reportage de France Bleu Gascogne du 21/10 , qui remet à l’évidence en question l’ouverture à l’année de la structure.
La politique du nouveau maire de Dax.
Difficile de ne pas y voir l’application de la politique de la part du nouveau maire de Dax Julien Dubois et de son équipe « Droite-très-plurielle », qui a aussi choisi de ne plus subventionner l’accueil de jour comme elle l'avait toujours fait depuis sa création dans la suite mouvement des Enfants de Don Quichotte (hiver 2006-07). Ouvert en période hivernale, puis à l’année depuis 2010 dans des anciens locaux de la SNCF enclavés sur la commune de St Paul les Dax, ceux-ci avaient fait l’objet d’une demande de Réquisition en 2008 par l’ancien maire Gabriel Bellocq. Désengagement ou obligation, cet épisode n’est pas sans rappeler l’ambiance de 2007 (Cf. L’article du 14/03/2007 en annexe : « Une colère froide » ), dans les deux cas, c’est un tournant dans la continuité de la prise en charge et l’accompagnement des différents publics SDF, mais aussi des personnes les plus vulnérables et le plus souvent en grande difficulté sociale.
Sensation de déjà-vu.
La fermeture annoncée de l’accueil de jour constitue en effet une terrible régression dans l’assistance aux publics les plus défavorisés et précaires. Julien Dubois, par ailleurs Président de la communauté d'agglomération s’abstient de tout commentaire, se limitant à pointer la compétence et responsabilité de L’État en la matière (un grand classique), cependant il ne fait qu’appliquer son programme pour "redynamiser" le centre-ville sinistré de Dax : multiplication des caméras, des arrêtés municipaux, consignes strictes à la police municipale bientôt armée, qui est censée résoudre tous les problèmes, et à défaut éloigner du centre les sans-abri/Sdf et autres zonards "indésirables". Sur le fond : rien de bien nouveau dans cette volonté d’éloignement, mais dans les faits, cette méthode "décomplexée" est porteuse d’une grande violence, stigmatisant les plus démunis, elle crée aussi des amalgames qui trahissent, au mieux, une profonde méconnaissance du sujet, au pire, là encore une discrimination volontaire que l’on croyait révolue à Dax. Lire l’article « des Vies à la marge » du 28/05/2005, à ce sujet.
Une mémoire dans la rue.
Le positionnement ambigu du Président de la Croix-Rouge qui prétend faire de la pédagogie avec le Maire et son jugement sur l’Association « La Source », obligent à rappeler l’histoire de l’accueil de jour avec quelques vérités sur le sujet.
Initialement, il existait à Dax une association qui accueillait tous les publics : « Le Pain Partagé », qui remplissait cette fonction, celle-ci ferme en 2003, à la même époque le centre d’accueil de nuit ouvre, cependant l’accueil est plus sélectif, et les chiens n’y sont pas admis. Pourtant, les associations caritatives comme le Secours Catholique ne cessent d’alerter sur le public grandissant de jeunes à la rue, très souvent accompagnés de chiens.
Une association se crée impliquant des Sans Abri : « A l’exception Culturelle », pour apporter un soutien logistique sur des campements et dans des squats, elle organise des repas sur les berges de l’Adour jusqu’à l’ouverture de la « Fraternité » : une ancienne maison de garde barrière qui devient « lieu d’hébergement solidaire » le temps d’un hiver.
Difficile de ne pas y voir l’application de la politique de la part du nouveau maire de Dax Julien Dubois et de son équipe « Droite-très-plurielle », qui a aussi choisi de ne plus subventionner l’accueil de jour comme elle l'avait toujours fait depuis sa création dans la suite mouvement des Enfants de Don Quichotte (hiver 2006-07). Ouvert en période hivernale, puis à l’année depuis 2010 dans des anciens locaux de la SNCF enclavés sur la commune de St Paul les Dax, ceux-ci avaient fait l’objet d’une demande de Réquisition en 2008 par l’ancien maire Gabriel Bellocq. Désengagement ou obligation, cet épisode n’est pas sans rappeler l’ambiance de 2007 (Cf. L’article du 14/03/2007 en annexe : « Une colère froide » ), dans les deux cas, c’est un tournant dans la continuité de la prise en charge et l’accompagnement des différents publics SDF, mais aussi des personnes les plus vulnérables et le plus souvent en grande difficulté sociale.
Sensation de déjà-vu.
La fermeture annoncée de l’accueil de jour constitue en effet une terrible régression dans l’assistance aux publics les plus défavorisés et précaires. Julien Dubois, par ailleurs Président de la communauté d'agglomération s’abstient de tout commentaire, se limitant à pointer la compétence et responsabilité de L’État en la matière (un grand classique), cependant il ne fait qu’appliquer son programme pour "redynamiser" le centre-ville sinistré de Dax : multiplication des caméras, des arrêtés municipaux, consignes strictes à la police municipale bientôt armée, qui est censée résoudre tous les problèmes, et à défaut éloigner du centre les sans-abri/Sdf et autres zonards "indésirables". Sur le fond : rien de bien nouveau dans cette volonté d’éloignement, mais dans les faits, cette méthode "décomplexée" est porteuse d’une grande violence, stigmatisant les plus démunis, elle crée aussi des amalgames qui trahissent, au mieux, une profonde méconnaissance du sujet, au pire, là encore une discrimination volontaire que l’on croyait révolue à Dax. Lire l’article « des Vies à la marge » du 28/05/2005, à ce sujet.
Une mémoire dans la rue.
Le positionnement ambigu du Président de la Croix-Rouge qui prétend faire de la pédagogie avec le Maire et son jugement sur l’Association « La Source », obligent à rappeler l’histoire de l’accueil de jour avec quelques vérités sur le sujet.
Initialement, il existait à Dax une association qui accueillait tous les publics : « Le Pain Partagé », qui remplissait cette fonction, celle-ci ferme en 2003, à la même époque le centre d’accueil de nuit ouvre, cependant l’accueil est plus sélectif, et les chiens n’y sont pas admis. Pourtant, les associations caritatives comme le Secours Catholique ne cessent d’alerter sur le public grandissant de jeunes à la rue, très souvent accompagnés de chiens.
Une association se crée impliquant des Sans Abri : « A l’exception Culturelle », pour apporter un soutien logistique sur des campements et dans des squats, elle organise des repas sur les berges de l’Adour jusqu’à l’ouverture de la « Fraternité » : une ancienne maison de garde barrière qui devient « lieu d’hébergement solidaire » le temps d’un hiver.
Jour d'expulsion (illégale) à la maison Fraternité |
Au printemps les occupant-es sont violemment expulsés puis refoulés en plein froid sur les bords du fleuve dans la boue. C’est là que Bob, 26 ans, y décède au milieu de ses camarades. A cette époque seul un éducateur de l’association « La Source » est impliqué sur le terrain avec les sans-abri, il est connu de longue date par ses actions sur la réduction des risques et la prévention des addictions. Dans l’article paru en mai 2005, « Des vies à la marge », il plaide déjà pour l’ouverture d’une structure d’accueil.
C’est aussi la revendication de l’association « A l’Exception Culturelle » qui se met à organiser un tour de rue avec une distribution alimentaire, des campagnes de vaccinations et soins pour les chiens avec un vétérinaire, la présence parfois d’une infirmière, et toujours l’éducateur de La Source que les sans-abri prennent l’habitude d’aller le voir en journée quand ils souhaitent accomplir des démarches. Lire l’article « Tournée Nocturne » 22/11/2006. Ce soutien non officiel, n’est pas du goût du maire de l’époque, ni de certains voisins de l’association « La Source » qui commencent à voir affluer de plus en plus de chiens au pied de leur résidence…
Le premier janvier 2007, le collectif « La Fraternité », composé de Sans Abri, de bénévoles de l’Exception Culturelle, militants de la LDH installe le campement des Enfants de Don Quichotte sous le pont des arènes.
Vue depuis le campement des "Don Quichotte de l'Adour" |
Forts de nombreux soutiens y compris de partis (PCF, Socialistes), il sera l’un des plus actifs et des plus longs de ce mouvement national et permettra en outre de reloger de nombreux SDF. Dans la foulée, un premier accueil voit le jour à Dax, mais en représailles contre la Source et son éducateur entrevu au journal télévisé, la gestion en est confiée sur l’insistance du Maire à un autre « opérateur ». C’est ce qui justifie le titre « colère froide » dans l’article du Sud-Ouest qui relate ces faits en concluant toujours sur la nécessité d’un accueil pérenne.
*Ces articles du journal Sud-Ouest sur le sujet sont réservés aux abonnés.
** En gras dans la circulaire.
La mobilisation Dacquoise des Enfants de Don Quichotte en 4 reportages :
La circulaire Ministérielle du 17 octobre 2020
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire